Vers des ordonnances valables 5 ans et non plus 3 ans.

La validité d’une ordonnance est aujourd’hui de 3 ans (sauf si elle porte la mention non renouvelable, écrite par l’Ophtalmologiste). La Commission de l’économie du Sénat a modifié le texte du projet de la loi Lefebvre sur la protection des consommateurs pour porter ce délai à 5 ans. Cela étant, un décret devrait ajuster cette durée logiquement en fonction de l’âge du patient, pour éviter des dépistages trop tardifs de pathologies lourdes. Cette disposition a pour objectif de faire face en partie à la pénurie d’Ophtalmologistes dans certaines de nos régions.

 

L’Opticien, seul habilité à délivrer des lunettes de vue

Ça y est, le projet de loi Lefebvre a été examiné en séance du sénat.
Le projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale en Octobre, devrait y repasser avant la fin de l’année, après son examen complet au Sénat, .
Pour le secteur de l’Optique, le sénat confirme le rôle majeur de l’Opticien diplômé dans la délivrance des lunettes de vue et de lentilles de contact, en magasin comme sur Internet.

Pratiquement, l’article L.4362-9 du Code de la santé publique devrait être réécrit en conservant l’exclusivité de la délivrance de verres correcteurs et de lentilles correctrices aux opticiens-lunetiers diplômés. Donc pas de gros changements en la matière puisque tout site Internet sérieux, dont ExperOptic, est déjà encadré par des Opticiens diplômés. Le nouveau projet prévoit aussi d’allonger à 5 ans la durée de validité de l’ordonnance, au lieu de 3 ans actuellement. L’amendement le plus étrange est à l’initiative du sénateur Gérard Cornu, Opticien, a fait introduire un amendement afin de confier à la HAS (Haute autorité de la Santé) la mise en place d’une procédure de certification des prises de mesures…
Voilà une nouvelle usine à gaz, bien française, en préparation. On ne peut que s’interroger sur son téléguidage par les distributeurs actuels d’équipements visuels pour barrer encore la route aux sites de vente en ligne, d’autant que ces lobbys poussent également pour limiter les corrections délivrables sur Internet.

« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué » dit l’adage !
Les Opticiens qui dirigent les sites sont des gens sérieux, ce sont des chefs d’entreprises qui mesurent leurs risques et qui n’ont pas besoin de lois pour refuser un travail qu’ils ne pourraient mener à bien. Les sites remboursent leurs clients insatisfaits, les magasins en font-ils autant ? N’est ce pas le meilleur garde-fou ?

Le texte définitif du projet sera débattu en séance publique au Sénat les 20 et 21 décembre avant son retour définitif à l’Assemblée nationale.

La MGEN attaquée par Alain Afflelou pour distorsion de concurrence

Le marché de l’optique est en pleine restructuration et les codes des décennies antérieures changent.L’histoire de notre Sécurité Sociale, avec ses remboursements très faibles des frais d’Optique, a conduit les OCAM, mutuelles et assurances, à surenchérir pendant des années sur leurs remboursements, avec l’objectif affirmé de recruter le plus d’adhérents possibles. En clair, pendant longtemps, l’assuré n’avait aucun reste à charge puisque les Mutuelles, par leurs choix commerciaux antérieurs, payaient toute la dépense,   »nourrissant » assez grassement il faut l’avouer, toutes les enseignes et industriels de l’Optique.

Cette époque de « générosité » s’achève en corrélation avec les grands défis à venir : d’une part les coûts énormes liés à la dépendance et au vieillissement de la population, et d’autre part la stagnation des collectes (disparition d’entreprises et réduction des parts patronales). Les OCAM, publics et privés, ont donc entrepris de rationaliser cette situation, en créant ouvertement des réseaux mutualistes, dits fermés, ou des partenariats très contraignants voire  »tueurs » pour ceux qui n’y souscrivent pas. Alain Afflelou vient ainsi d’assigner en justice la MGEN, lui reprochant de significativement moins bien rembourser ses sociétaires s’ils achètent leurs lunettes chez des professionnels n’ayant pas passé d’accord. Alain Afflelou cite le cas de Cergy-Pontoise où un magasin a réalisé en 2011 seulement 43 dossiers MGEN au lieu de 149 en 2010, et cela en raison du retrait de ce magasin de la convention MGEN. De même à Bordeaux où pour certains magasins, la perte serait totale.

L’alternative Internet.
Pourquoi en sommes-nous là maintenant ? Tous simplement car il y a eu trop d’abus, au point que les frais d’Optique par Français sont proches du double de ceux d’un Allemand, à produits équivalents. L’avenir ne peut être qu’à la concurrence, et la vente en ligne est un challenger crédible et déterminé. De notre point de vue, nous sommes d’accord avec l’action engagée par A.Afflelou dans la mesure où elle s’inscrit dans une ouverture complète et saine du marché. Difficile de se faire passer pour un chevalier blanc, prônant le libre choix du professionnel de santé par le consommateur, et en même temps, dans un lobbying actif et disons-le suranné, ce même chevalier blanc jette des bâtons dans les pattes des autres cavaliers.